NOUVELLES DÉCOUVERTES SUR LES ARTS PREMIERS OCÉANIENS ET LES OBJETS RITUELS PRÉSENTÉS AU MET DE NEWS YORK : LES PIROGUES ASMATS (PARTIE 3)

 

Le Metropolitan Museum of Art de New York recèle tant de trésors et d’œuvres magistrales représentatives des arts premiers d’Océanie que nous continuons notre exploration des coutumes et traditions des peuples du Pacifique en nous intéressant cette fois aux Asmats. Après un voyage exclusif à travers les arts primitifs d’Océanie au MET et une nouvelle plongée dans cet univers, une autre découverte : leurs pirogues aussi impressionnantes qu’imposantes.

 

A la découverte du peuple Asmat et de son art premier

Les Asmats, c’est un peuple d’Irian Jaya, province indonésienne située en Nouvelle Guinée occidentale. Mondialement connu pour leurs somptueuses sculptures sur bois, un musée leur est même consacré à Agats, l’Asmat Museum Of Culture and Progress. Les Asmats sont aussi tristement célèbres pour avoir tué et probablement mangé -Michael Clark Rockefeller, alors que ce dernier entreprenait une expédition destinée à rapporter des trésors primitifs pour une exposition aux États-Unis…

Aujourd’hui, ces exactions guerrières sont révolues mais ce peuple reste parmi ceux qui ont conservé le plus de traditions ancestrales. L’art Asmat, à travers certains objets, nous en parle encore aujourd’hui à travers l’exubérance des formes et des couleurs, en particulier les poteaux totems, les boucliers de guerre et les pirogues.

La région qu’ils occupent étant constituée de mangroves et de marécages, leurs déplacements à pieds se sont toujours révélés très complexes. Pour subvenir à leurs besoins, et se rendre dans les villages voisins, pas d’autre solution que la pirogue comme moyen principal de transport. Cette embarcation est un objet si important de leur quotidien qu’ils ont développé des rituels et une forme d’art premier autour de sa construction et de son utilisation en terre Asmat.

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La pirogue Asmat : une place centrale dans la vie des populations insulaires d’Océanie

Les Asmats se sont nommés « le peuple de l’arbre » : d’après leurs croyances, le premier homme a été sculpté dans le bois. Leur monde étant constitué principalement de cours d’eau et de forêts, ils ont cherché leurs origines dans ce qui fait leur habitat. C’est pourquoi chaque pirogue est unique et spirituellement chargée d’énergie, symbolisant les relations étroites qu’ils entretiennent avec les esprits de leurs ancêtres.

Pour fabriquer une pirogue traditionnelle, le bâtisseur doit trouver l’arbre parfait. C’est-à-dire un arbre très droit et très large, avec un diamètre suffisant pour creuser le bateau en son intérieur. Les plus grandes pirogues peuvent transporter jusqu’à vingt personnes ! L’arbre choisi doit répondre à des critères précis et être abattu de manière spécifique, certains interdisant le bois rouge par exemple. Chaque village possède donc ses propres critères de fabrication.

Les pirogues sont ensuite soigneusement décorées, et arborent divers types d’ornements. Les symboles qui y sont sculptés représentent essentiellement des ancêtres ainsi que des exploits de guerres passés.

Sur la proue de la pirogue Asmat, une sculpture majestueuse et symbolique trouve toute sa place : elle peut figurer un oiseau mythique ou un ancêtre décédé lors d’affrontements avec un village ennemi.

 

La pirogue cérémonielle des Asmats : le Wuramon

Chez ces habitants d’Irian Jaya, il est une pirogue très spéciale appelée « Wuramon » qui tient une grande place rituelle. Cet objet d’art premier océanien est utilisé au cours de « emac cem », une cérémonie qui célèbre les esprits de ceux qui sont récemment morts. Il est également utilisé lors du rite de passage à l’âge adulte des jeunes garçons.

Lors de la cérémonie, après plusieurs mois passés isolés, les garçons avancent un par un d’un bout à l’autre de la pirogue sur le ventre pour être menés symboliquement vers le monde adulte.

Après cette traversée, un homme de la tribu trace dans leur chair des motifs qui, à la cicatrisation, laissent des marques permanentes. Ces scarifications symbolisent leur transformation.

Les ornements du « wuramon » représentent des créatures surnaturelles choisies en fonction d’individus récemment décédés, dont elles incarnent les esprits. À la fin de la cérémonie, ce « wuramon » est détruit.

 

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Les peuples d’Océanie créent une multitude d’objets du quotidien auxquels ils donnent des sens très profonds. C’est ce qui fait toute la richesse et la magie de cet art tribal que j’aime tant faire découvrir à la galerie. Pour découvrir sous quelles autres formes ces créations se manifestent, venez me rendre visite à la boutique-galerie spécialisée en arts et objets de Pacifique, 16 Rue Condorcet à Paris !