PARURES DE MARIAGE MOYEN-SEPIK

LE MOYEN SEPIK ET SES PARURES DE COQUILLAGES POUR LES MARIAGES.

Le groupe du Moyen-Sepik, appelé Sepik Oriental ou Sepik Est se compose d’environ 10 000 personnes. Les villages sont situés à coté du fleuve Sepik.

 

Un de ces peuples se nomme Iatmul, peuple des hommes crocodiles : cet animal géant, dangereux, tueur et très présent dans les eaux du fleuve Sepik serait à l’origine de ce peuple. La terre sur laquelle vivent les Iatmul représente le dos de ce crocodile, qui provoque des tremblements de terre quand il bouge !

Dans leurs vies et leurs rituels, tout se reporte au crocodile. Les jeunes hommes passent dans le monde des adultes dans la douleur pour couper le cordon maternel : ces adolescents seront accompagnés de leurs oncles dans une zone du village tenue isolée et totalement opaque aux regards des autres membres de la tribu pour y subir une longue et pénible scarification du dos, des épaules, de la poitrine et des cuisses. Ils seront allongés entièrement nus sur des bancs de bois, portés par une musique sourde et envoutante. A l’aide d’une lame de rasoir, les anciens incisent leur peau de nombreuses petites marques. La souffrance de ces jeunes hommes est immense. Pour les apaiser, les oncles leur font mâcher des feuilles anesthésiantes. Ils seront ensuite lavés dans le fleuve Sepik et recouverts d’une huile spéciale qui fera gonfler les petites plaies.

Le dos de ces hommes ressemblent maintenant au dos de l’animal …. Ces marques font qu’ils sont à tout jamais des hommes-crocodiles. Ils pourront dorénavant assumer leur rôle d’homme, de mari et de père.

Chez les femmes le coquillage remplace le scalpel…

Les femmes, elles, ne subissent aucun rituel symbolique de ce genre pour leur mariage. En guise de parure, il sera confectionné une coiffe qui se posera sur la tête de la mariée et descendra jusqu’au bas de son dos… pour rappeler là encore la texture à relief du dos de crocodile et la gueule de l’animal dans les détails de la parure.

Ces parures, appelées Ambusap, sont tressées et ornées de coquillages (le cauris). Elles représentent une très grande richesse, car ces petits coquillages blancs ne se trouvent que sur les régions côtières : il faut donc beaucoup de temps, d’échanges et de négociations entre les peuples de bord de mer et ceux de l’intérieur pour les collecter. Il n’est vraiment pas simple d’accumuler autant de richesse, d’où la grande valeur de ces objets. Cette coiffe patiemment et habilement réalisée représente la dot offerte par la famille de la mariée en regard des biens offerts par la famille du futur époux.

En remontant le fleuve Sepik, jusqu’à la région appelée Washkuk Hills, proche des montagnes, la valeur du coquillage est encore plus grande. Les femmes de cet endroit doivent aussi faire preuve de force de persuasion pour amasser la quantité de cauris souhaitée. Pour réaliser ces longues parures, elles tissent et tressent la fibre végétale, qu’elles recouvrent de petites perles confectionnées à partir de coquillages. Cela leur demande un temps de travail immense. Et le résultat est à la hauteur des efforts fournis par la famille de la future mariée. Dans cette région également, cette dot s’enroule autour de la tête de la jeune femme.

A la galerie, les parures sont complètement déroulées et exposées sur une longue tige de métal afin que vous puissiez admirer toute la finesse et la beauté de ces dots du Moyen-Sepik.