OCÉANIE : LA NOUVELLE EXPOSITION SUR L’ART OCÉANIEN AU MUSÉE DU QUAI BRANLY

Du 12 Mars au 7 Juillet 2019, les amateurs d’art et le curieux du monde entier peuvent venir admirer des créations océaniennes au musée du Quai Branly. Lieu de rencontre entre les cultures et les traditions de cette vaste région du Pacifique, de la Nouvelle-Guinée à l’Île de Pâques, d’Hawaii à la Nouvelle-Zélande, l’exposition « Océanie » rend hommage à ce continent 250 ans après le premier voyage de l’explorateur James Cook. Après une petite visite sur place, Tema Galerie vous propose d’en découvrir plus sur cet événement qui rassemble près de 200 objets et œuvres d’art océanien dont certaines présentées pour la première fois au public.

 

Tema Galerie vous explique les quatre thématiques de l’exposition « Océanie »

Pour mieux saisir la réalité de cette vaste région du Pacifique, l’exposition « Océanie » n’est pas classée par zone géographique mais par thématique. Un prisme singulier qui permet de faire dialoguer les œuvres entre elles et de mieux faire ressortir les particularités des différentes régions du Pacifique. Bref passage en revue pour vous donner envie d’aller découvrir le reste !

Le voyage

Il prend ici la forme de l’art de la navigation qui permit à l’équipage de James Cook de découvrir l’environnement tahitien et de se rendre compte à quel point ce mode de mobilité était maîtrisé par les anciens polynésiens. Pirogues séculaires soigneusement sculptées ou encore instruments permettant de voyager sur l’eau, tous ces objets font écho au lien qu’entretiennent les habitants de l’Océanie avec le continent. En sous-jacent se profile évidemment le développement du commerce et des échanges, notamment avec les Européens.

L’ancrage

Ce deuxième aspect de l’exposition se concentre sur les traditions des différentes cultures océaniennes dans leur rapport à leurs lieux d’habitation et d’appartenance, tant ces maisons racontent de nombreuses histoires sur les rituels et cérémonies qui rythmaient la vie des populations insulaires. De nombreuses œuvres furent conçues comme des réceptacles d’esprits et de divinités, certaines considérées aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre des arts océaniens. Parmi les pièces proposées, on note une sculpture anthropomorphe datant du XVIIIe siècle appartenant à un temple dédié au dieu de la fertilité, de l’agriculture et de la paix.

La rencontre

« Océanie », c’est aussi un échange continuel entre l’Occident et les cultures océaniennes, parfois pour le pire, parfois pour le meilleur. Chez Tema Galerie, nous connaissons bien l’extrême créativité des artistes locaux. On découvre ici comment elle est non seulement nourrie du monde qui les entoure, mais aussi d’apports extérieurs en termes de formes et de supports : le motif et la techniques patchwork furent par exemple importés par les femmes des missionnaires et devinrent une tradition chez les femmes océaniennes.

La mémoire

Cette partie de l’exposition du Quai Branly évoque les luttes entre traditions et défis contemporains en mettant en lumière les faits historiques et l’identité de la région. Le continent a été fortement marqué par la colonisation, l’évangélisation, le développement du commerce. Dans un tel contexte, comment préserver son identité dans sa singularité historique au sein d’un monde globalisé ? Vaste question qui raisonne avec les problématiques rencontrées par de nombreuses cultures outre celles d’océanie.

 

Le contraste entre tradition et modernité dans l’art océanien

Ce qui fait la force de cette exposition, et c’est précisément dans ce but qu’elle a été pensée, c’est le dialogue qu’elle instaure savamment entre traditions et modernité. Si elle nous plonge dans l’histoire des îles de l’Océanie, elle vient également évoquer le monde d’aujourd’hui. C’est une occasion pour les artistes contemporains de venir porter leurs regards sur l’histoire, la société et ses enjeux. Certains d’entre eux sont engagés et nous rappellent à quel point la mémoire occupe une place vitale. Les déambulations au fil des salles permettent donc de découvrir des œuvres d’art océanien évoquant les défis qui façonnent la planète, comme l’élévation du niveau de la mer et ses conséquences.

Ce dialogue intime est également au centre d’une installation vidéo monumentale de l’artiste néo-zélandaise Lisa Reihana, In pursuit of Venus [infected]. Ce tableau vivant a vocation à inciter les spectateurs à plonger plus en profondeur dans l’histoire des peuples autochtones du Pacifique Sud, de Tahiti aux Samoa, en passant par les îles Tonga ou la Nouvelle-Zélande… avant l’arrivée des navigateurs européens et les changements irréversibles qu’ils ont provoqués.

 

 

Zoom sur les œuvres d’art océaniennes les plus marquantes de l’exposition Océanie

Parmi les pièces qui ont suscité le plus d’attention, Tema Galerie vous en propose quelques unes :

La statue du dieu A’a, venant de Rurutu, une île australe de Polynésie. Elle a quitté son lieu d’origine en 1821 au moment des épidémies causées par les Européens.

Les cartes des îles Marshall suscitent énormément de curiosité auprès du public, à cause de leur forme peu commune. Elles aidaient à mémoriser les courants marins et les récifs. Les coquillages représentent les îles, et les mouvements des vagues sont indiqués par les bâtonnets.

L’exposition se termine avec une étoffe d’écorce de onze mètres de haut créée par transmet un message important concernant notre belle planète bleue. Elle nous rappelle en effet la destruction progressive de l’Océanie à cause des déchets plastiques.

 

Si vous êtes à Paris ou dans les environs et que vous ignorez comment occuper votre temps libre, vous savez désormais où aller ! « Océanie », c’est une exposition qui permet d’aller à la rencontre de ces régions fascinantes à travers le temps. Et l’occasion de faire ressortir l’explorateur qui sommeille en chacun de nous…