BARBARA WEIR, ARTISTE PEINTRE ABORIGÈNE D’AUSTRALIE

Une enfance difficile…

Barbara Weir est une artiste peintre née en 1945 à Bundy River dans la région d’Utopia, au nord de l’Australie. D’une mère artiste aborigène (Minnie Pwerle) et d’un père blanc (Jack Weir), son double héritage l’a obligée à se cacher de la « welfare patrol » dès l’âge de deux ans. Elle a été élevée par sa tante, l’artiste aborigène la plus connue de tous les temps : Emily Kame Kngwarreye.

À l’âge de neuf ans, Barbara est enlevée par les services sociaux du gouvernement australien alors qu’elle collectait de l’eau à Utopia Station. Son nom s’ajoute alors à la triste liste d’enfants de la « génération volée ». Après avoir été conduite à la maison de St Mary à Alice Spring, elle est placée en foyer pour enfants : d’abord à Victoria, puis en maison d’accueil à Darwin, et finalement à Ipswich. Pendant ces années, elle est forcée d’oublier sa langue maternelle et d’apprendre l’anglais. Elle a perdu tout contact avec sa famille… on lui a fait croire que sa mère est morte… pourtant, Barbara est déterminée à retrouver ses racines !

À la fin des années 1960, elle retrouve enfin ses proches et retourne vivre à Utopia, sa terre de naissance, avec ses trois enfants. Les retrouvailles sont certes heureuses mais également gâchées par un obstacle : Barbara n’est plus capable de communiquer dans la langue de sa famille.

Un retour aux sources marqué par une passion pour la peinture

Grâce à sa relation unique avec sa tante artiste, Barbara s’intéresse rapidement à la peinture. En 1994, elle se rend en Indonésie avec d’autres femmes aborigènes pour en apprendre davantage sur l’art du batik (technique d’impression d’étoffes). Les femmes d’Utopia sont connues pour porter de beaux tissus batik, et c’est grâce à leur travail sur étoffes qu’elles ont pu sauver la communauté aborigène et racheter la région d’Utopia en 1974. Ce voyage en Indonésie est pour Barbara un souffle d’inspiration créative. Il l’amène en 1996, à la demande d’un galeriste, à s’envoler vers l’Europe avec sa collection de peintures. Elle devient ainsi une artiste respectée.

Après la mort de sa tante Emily Kame Kngwarreye en 1996, Barbara consacre sa vie à son métier d’artiste et attire rapidement l’attention des collectionneurs en reproduisant des oeuvres de style contemporain : peut-être avez-vous déjà vu ses célèbres peintures Grass Seed ?

Grass Seed, la thématique fétiche de Barbara Weir

Inspirées par une petite herbe du territoire d’Utopia appelée Lyaw, Munyeroo ou encore Pigsweed, les peintures de Barbara sont composées de petites coups de pinceaux qui se superposent et se tissent pour créer un style énergique, propre à l’artiste. En 2002, Barbara Weir retourne en Australie centrale pour expérimenter de nouveaux designs et recréer des chefs-d’oeuvre du passé. Là-bas, elle trouve toutes les ressources permettant à sa créativité de se révéler pleinement et de former des oeuvres étonnantes.

De nombreuses variétés de graminées sont présentes dans les plaines de la région d’Utopia. Les graines sont récoltées, broyées et transformées en pâte à pain. L’herbe rougeâtre qui inspire Barbara peut atteindre 15 centimètres de hauteur en période de pluie. Les bovins et les lapins en raffolent… ce qui rend la récolte difficile ! Au fil des années, les aborigènes ont mis en place des techniques originales pour en trouver. Sachant que les fourmis à miel mangent cette herbe, ils ont entrepris de fouiller les fourmilières. En effet, les petits insectes prennent les graines, n’en mangent qu’une partie et jettent le reste sur le chemin. Les aborigènes en profitent alors pour ramasser les résidus déposés devant les fourmilières : ils les nettoient puis les broient. Cette herbe grass seed est importante pour Barbara et ses ancêtres.

 

Cette toile de Barbara Weir, envahie de lumière grâce à ses variantes de jaune, fait partie du nouvel arrivage de cette rentrée à la galerie Tema

 

 

 

 

Source : https://penangk.com